Diabète : comment le mode de vie contribue à la prévention de la maladie ?

Diabète de type 2 : les facteurs alimentaires jouent un rôle prépondérant

De nombreux déterminants influencent l’apparition et le développement du diabète de type 2, les plus importants étant liés au mode de vie. Récemment, une étude a déterminé l’évolution de la charge du diabète et les facteurs en jeu sur la période 1990-2019. D’après de travail, 44% du fardeau associé au diabète de type 2 serait lié à des déterminants alimentaires. La faible consommation de fruits figure parmi les principaux facteurs de risque identifiés. Point positif : sur la période étudiée, la mortalité associée au diabète de type 2 diminue. Néanmoins, le nombre d’années de vie en bonne santé se réduit également. Les conclusions de cette étude soulignent la nécessité d’améliorer la qualité des régimes alimentaires pour diminuer le risque de diabète de type 2 et limiter la charge associée à la maladie.

Il existe trois types de diabète : le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète gestationnel. Le plus courant, le diabète de type 2, représente 90% des cas. En 2021, 537 millions de personnes étaient atteintes de diabète de type 2 dans le monde (IDF, 2021).

Une alimentation de mauvaise qualité nutritionnelle figure parmi les principaux facteurs de risque de diabète de type 2, aux côtés du manque d’activité physique, du tabagisme et de la consommation excessive d’alcool. Si le rôle de différents facteurs alimentaires et métaboliques dans la survenue du diabète est aujourd’hui bien établi, les études portant sur la charge associée à l’alimentation restent limitées.

Pour y pallier, une étude récente (Hong et al., 2024) a analysé les données de la Global Burden of Disease Study pour déterminer l’évolution de la charge du diabète imputable aux facteurs alimentaires. Ce travail porte sur la période 1990 – 2019 et intègre les données de 21 zones géographiques (voir méthodologie).

Une mortalité en recul, mais moins d’années de vie en bonne santé

Dans cette étude, la charge du diabète a été analysé en termes de nombre d'années de vie ajustées sur l'incapacité et du taux de mortalité en fonction de l’âge.

D’après ce travail, de 1990 à 2019, le taux de mortalité associée au diabète de type 2, imputable aux facteurs de risques alimentaires, a diminué.

Cette tendance est attribuable aux progrès liés notamment au dépistage et au traitement du diabète de type 2, qui ont permis de considérablement réduire la mortalité prématurée (Chatterjee et al., 2017). A l’inverse, le nombre d’années de vie ajustées sur l’incapacité est en hausse sur la période étudiée.

Des différences selon l’âge, le sexe et les régions géographiques

Ce travail fait apparaitre des différences liées au sexe et à l’âge, ainsi qu’entre les régions étudiées, en particulier chez les adultes plus âgés. Ainsi, la mortalité et le nombre d’années de vie ajustées sur l’incapacité augmentent avec l’âge et sont plus élevés chez les hommes.

L’analyse socio-démographique révèle, quant à elle, que les taux de mortalité ont drastiquement diminué dans les régions aux revenus élevés. Ils ont en revanche augmenté dans les autres régions. Parallèlement, le nombre d’années de vie ajustées sur l’incapacité a augmenté dans l’ensemble des régions, l’augmentation la plus importante étant observée dans les pays à revenus faibles/modérés.

Améliorer la qualité des régimes alimentaires dans les pays à revenus modestes

Ce travail montre également qu’à mesure que l’indice socio-démographique augmente, la charge du diabète imputable aux facteurs alimentaires augmente, puis diminue. Cette observation s’explique par le fait que l’accélération du développement économique et de l’urbanisation conduit à l’augmentation de la consommation de produits d’origine animale, tels que la viande rouge et la viande transformée, et des produits sucrés (Patterson et al., 2009) . De plus, dans les pays aux revenus modestes, la consommation de fast-food a fortement augmenté chez les plus jeunes au cours de la période étudiée, conduisant à une augmentation de l’incidence de l’obésité – facteur de risque du diabète.

Ainsi les auteurs de ce travail recommandent d’élaborer des stratégies visant à améliorer la qualité des régimes alimentaires – en augmentant la consommation d’aliments d’origine végétale, riches en fibres – dans ces régions est fortement recommandée.

La faible consommation de fruits est l’un des trois principaux facteurs de risque alimentaires

Au total, 7 facteurs de risque alimentaires ont été examinés (voir méthodologie). Les analyses révèlent que notamment que :

44% de la charge du diabète est imputable aux facteurs alimentaires.
Hong et al., 2024

En 2019, la faible consommation de fruits et la consommation élevée de viande rouge et transformée figurent parmi les principaux contributeurs (voir figure 1 ci-dessous).

Figure 1 : Taux de mortalité et de nombre d’années de vie ajustées sur l’incapacité normalisés selon l’âge et attribuables aux facteurs alimentaires pour le diabète de type 2 en 2019 (d’après Hong et al., 2024)

Plusieurs mécanismes permettent d’expliquer l’association entre des apports insuffisants en fruits et légumes et le risque de diabète de type 2. En effet, grâce à leur teneur en fibres, les fruits et légumes favorisent la satiété, limitant ainsi la consommation excessive d’aliments à forte densité énergétique, et par conséquent la prise de poids (McKee et al., 2000 ; Harding et al., 2008). De plus, les fruits et légumes disposent d’une faible charge glycémique et permettent d’augmenter la sensibilité à l’insuline, et donc de limiter l'insulinorésistance (Liese et al., 2003). Enfin, la présence importante d’antioxydants dans les fruits et légumes contribue à protéger l’intégrité des cellules responsables de la sécrétion d’insuline.

Basé sur : Hong T, et al. Global burden of diabetes mellitus from 1990 to 2019 attributable to dietary factors: An analysis of the Global Burden of Disease Study 2019. Diabetes Obes Metab. 2024; 26(1):85‐96.

Méthodologie
Messages clés
  • De 1990 à 2019, le taux de mortalité associée au diabète de type 2 et imputable aux facteurs de risques alimentaires a diminué tandis que le nombre d’années de vie ajustées sur l’incapacité a augmenté.
  • 44 % du fardeau du diabète est imputable à des facteurs de risque alimentaires, les plus importants étant la consommation élevée de viande rouge et transformée et la faible consommation de fruits.
Références
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