Diabète : comment le mode de vie contribue à la prévention de la maladie ?

Avis d’expert – Diabète de type 2 : le cas de la Martinique – 2 questions à Aliette Ventura

Aliette VENTURA Présidente de l’Association des Diabétiques de Martinique (AFD972)
A propos de l’auteur

Aliette VENTURA, présidente de l’Association Française des Diabétiques de la Martinique (AFD972), incarne l’engagement et la passion dans la lutte contre le diabète. C’est après avoir été diagnostiquée diabétique qu’Aliette a connu l’association pour laquelle elle occupera d’abord le poste de trésorière adjointe. Sa détermination et son implication au sein l’association la poussent à se présenter au conseil d’administration national auquel elle sera élue pour représenter les DOM, consciente des besoins spécifiques de ces territoires.

Aliette se consacre à plein temps à l’association en tant que bénévole et Présidente. Elle a notamment suivi des formations diverses pour devenir patiente experte, et dispose d’une attestation professionnelle en Education Thérapeutique afin de mettre en place des ateliers d’accompagnements des diabétiques et leur proches, développer des partenariats avec différente structures. La création d’une équipe médicale dédiée témoigne de son désir d’offrir un soutien holistique aux personnes diabétiques.

Idée reçue 1 En Martinique, l’incidence du diabète de type 2 est la même qu’en Métropole Faux

La Martinique est le deuxième département français le plus touché par le diabète, juste derrière la Guadeloupe (FFD, 2023). Les derniers rapports indiquent que 11,5% de la population martiniquaise était atteinte de diabète de type 2 en 2021 (Santé Publique France, 2023). Le nord du pays est particulièrement touché, en raison notamment d’une forte précarité et d’un isolement de la population par rapport aux commerces et infrastructures de santé.

Cette incidence élevée du diabète résulte notamment de la difficulté d’accès à une alimentation saine et de bonne qualité nutritionnelle. Les produits locaux coûtent cher, les transports sont limités et peu de personnes possèdent une voiture pour se rendre dans les commerces et exploitations agricoles. Le niveau de vie des ménages martiniquais est en effet bien inférieur à celui des ménages métropolitains. En 2020, 27% des Martiniquais vivaient sous le seuil de pauvreté, un taux plus élevé de 12 points qu’en France métropolitaine (INSEE, 2023). La plupart se tourne donc vers les grandes surfaces, plus accessibles financièrement mais dans lesquelles les produits gras, sucrés et ultra-transformés sont prédominants. En effet, malgré l’adoption de la loi Lurel en 2013, la disponibilité des produits sucrés reste importante en Outre-Mer. A l’inverse, les produits allégés en sucres sont encore trop chers pour les plus précaires. Il y a également beaucoup de fast-foods en Martinique, l’environnement alimentaire est ainsi très obésogène. Par conséquent, en 2019, 53% des plus de 15 ans sont en situation de surpoids ou d’obésité, un facteur de risque du diabète de type 2 (INSEE, 2021).

Idée reçue 1 En Martinique, l’incidence du diabète de type 2 est la même qu’en Métropole Faux

La Martinique est le deuxième département français le plus touché par le diabète, juste derrière la Guadeloupe (FFD, 2023). Les derniers rapports indiquent que 11,5% de la population martiniquaise était atteinte de diabète de type 2 en 2021 (Santé Publique France, 2023). Le nord du pays est particulièrement touché, en raison notamment d’une forte précarité et d’un isolement de la population par rapport aux commerces et infrastructures de santé.

Cette incidence élevée du diabète résulte notamment de la difficulté d’accès à une alimentation saine et de bonne qualité nutritionnelle. Les produits locaux coûtent cher, les transports sont limités et peu de personnes possèdent une voiture pour se rendre dans les commerces et exploitations agricoles. Le niveau de vie des ménages martiniquais est en effet bien inférieur à celui des ménages métropolitains. En 2020, 27% des Martiniquais vivaient sous le seuil de pauvreté, un taux plus élevé de 12 points qu’en France métropolitaine (INSEE, 2023). La plupart se tourne donc vers les grandes surfaces, plus accessibles financièrement mais dans lesquelles les produits gras, sucrés et ultra-transformés sont prédominants. En effet, malgré l’adoption de la loi Lurel en 2013, la disponibilité des produits sucrés reste importante en Outre-Mer. A l’inverse, les produits allégés en sucres sont encore trop chers pour les plus précaires. Il y a également beaucoup de fast-foods en Martinique, l’environnement alimentaire est ainsi très obésogène. Par conséquent, en 2019, 53% des plus de 15 ans sont en situation de surpoids ou d’obésité, un facteur de risque du diabète de type 2 (INSEE, 2021).

Idée reçue n°2 L’application des recommandations alimentaires dans le cadre de la prévention du diabète de type 2 nécessite de tenir compte des spécificités locales Vrai

La Martinique est confrontée à un double enjeu : la dégradation de l’état de santé de la population, corrélée à une pénurie d’offre de soins. Si les recommandations alimentaires sont les mêmes qu’en métropole, leur application nécessite de tenir compte du contexte local et des perceptions relatives à l’alimentation et à la santé.

Malgré les efforts de prévention, certaines croyances restent en effet fortement ancrées, telles que la préférence de remèdes naturels aux traitements thérapeutiques du diabète de type 2. De plus, certains individus ne reconnaissent pas cette maladie comme une pathologie chronique et ne voient donc pas l’intérêt de suivre un traitement ou de de modifier leur mode de vie. C’est notamment vis-à-vis de cette adaptation aux spécificités territoriales qu’intervient l’Association des Diabétiques de Martinique. A travers différents ateliers de prévention tertiaire, les équipes tentent de sensibiliser la population à de meilleures habitudes alimentaires. Ces actions comprennent la présentation de produits locaux provenant de petits planteurs, de leurs bénéfices santé ainsi que des ateliers cuisine sur leur préparation. Des ateliers d’activité physique adaptée sont également proposés afin de lutter contre la sédentarité.

Tenir compte de la réalité de vie des familles est également une nécessité, et une préoccupation constante de l’association. En effet, il y a beaucoup de familles monoparentales et de foyers précaires en Martinique et pour accompagner au mieux les parents, de nombreux efforts sont déployés au niveau scolaire. Le dispositif « 1 fruit par jour » a notamment été instauré afin d’encourager la consommation de fruits chez les enfants. L’association propose également d’intervenir une fois par trimestre à l’école avec un atelier « petit déjeuner » conviant parents et enfants pour sensibiliser à l’importance de ce repas chez les plus jeunes .

Idée reçue n°2 L’application des recommandations alimentaires dans le cadre de la prévention du diabète de type 2 nécessite de tenir compte des spécificités locales Vrai

La Martinique est confrontée à un double enjeu : la dégradation de l’état de santé de la population, corrélée à une pénurie d’offre de soins. Si les recommandations alimentaires sont les mêmes qu’en métropole, leur application nécessite de tenir compte du contexte local et des perceptions relatives à l’alimentation et à la santé.

Malgré les efforts de prévention, certaines croyances restent en effet fortement ancrées, telles que la préférence de remèdes naturels aux traitements thérapeutiques du diabète de type 2. De plus, certains individus ne reconnaissent pas cette maladie comme une pathologie chronique et ne voient donc pas l’intérêt de suivre un traitement ou de de modifier leur mode de vie. C’est notamment vis-à-vis de cette adaptation aux spécificités territoriales qu’intervient l’Association des Diabétiques de Martinique. A travers différents ateliers de prévention tertiaire, les équipes tentent de sensibiliser la population à de meilleures habitudes alimentaires. Ces actions comprennent la présentation de produits locaux provenant de petits planteurs, de leurs bénéfices santé ainsi que des ateliers cuisine sur leur préparation. Des ateliers d’activité physique adaptée sont également proposés afin de lutter contre la sédentarité.

Tenir compte de la réalité de vie des familles est également une nécessité, et une préoccupation constante de l’association. En effet, il y a beaucoup de familles monoparentales et de foyers précaires en Martinique et pour accompagner au mieux les parents, de nombreux efforts sont déployés au niveau scolaire. Le dispositif « 1 fruit par jour » a notamment été instauré afin d’encourager la consommation de fruits chez les enfants. L’association propose également d’intervenir une fois par trimestre à l’école avec un atelier « petit déjeuner » conviant parents et enfants pour sensibiliser à l’importance de ce repas chez les plus jeunes .

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